samedi 5 mars 2011

Grosse brioche

Ce matin avant d'aller travailler, je suis allée rejoindre mon père chez Mamie Clafoutis sur Van Horne. Il m'avait donné rendez-vous plus tôt dans la semaine pour qu'on discute. Habituellement, quand mon père utilise le mot «discuter», c'est qu'il a des choses à m'annoncer. Cette fois-ci, ça n'a pas raté.

À peine cinq minutes après avoir reçu nos assiettes, il s'est raclé la gorge.

- I'm going back to Iceland.

J'ai levé un sourcil.

- Encore?
- Yes.
- Mais tu viens à peine d'y aller! Tu étais là en octobre.
- Yes I know but I miss it already. And this time I want to stay longer.
- Long comment?
- Maybe three or four months.
- Oh.

J'ai repoussé ma brioche. Tout à coup, je n'avais plus si faim.

- I was thinking about doing a proper tour, you know. Rent a house near the fjord and live there for a while. They loved my paper on the village last time, you know. And maybe you could come and travel with me for a few weeks. I know you'd love it. It's so beautiful, the light is amazing.
- Hmm. Tu pars quand?
- April 12th. Think about my offer, will you?
- On verra.

On en est resté là, mais même après avoir marché dans les rues enneigées et s'être quittés au métro, je n'ai pas pu faire disparaître la sourde angoisse que cette conversation a engendrée.

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