Une autre tasse, s'il vous plaît

C'était tranquille cet après-midi au café. Les cheveux attachés et un tablier noué autour de la taille, j'allais et venais sans me presser entre les clients. J'avais mis Ella & Louis dans les hauts-parleurs pour s'accorder à l'ambiance presque léthargique. Il y avait quelques habitués qui flânaient dont un grand monsieur qui a passé deux heures à lire le journal avec son bol de latté.

Ce que j'aime de mon travail, c'est que je peux observer les gens. Leur imaginer une vie, une maison, une famille, une histoire d'amour impossible. Derrière mon comptoir, j'essaie de leur trouver un prénom, un emploi, un passe-temps. Avec leur commande, je devine leur caractère ou leur humeur.

Espresso: nerveux.

Cappuccino: prêt à travailler.

Macchiato: doux.

Irish: entreprenant.

Au lait: zen.

J'aime aussi l'odeur des grains de café fraîchement moulus. C'est réconfortant comme  les dimanches matins de mon enfance. Et ça me fait sourire.

Mon pli de fesse

Dans la vie, il y a un truc qui m'obsède. Vraiment beaucoup. Encore plus que les vernis à ongle ou les sacs, je veux dire.

C'est mon pli de fesse.

Je sais que ça n'intéresse personne et que ça ne montre pas mon meilleur côté intellectuel, sauf qu'en ce moment c'est moi qui décide (et je suis un peu intoxiquée). Donc.

Mon pli de fesse.

C'est niaiseux, mais je trouve ça beau une fille avec un pli sous les fesses. Alors je travaille fort pour entretenir le mien. Je me suis inscrite dans un cours à mon gym pour m'aider à «sculpter mon corps» (c'est pas moi qui le dit, c'est écrit sur l'affiche). Tous les mardis, je me retrouve à suer pour sculpter mon corps dans une salle pleine de miroirs devant Tim, un grand black tout musclé avec des dents qui scintillent comme des diamants, qui nous hurle «ALLEZ LES FILLES, BOUGEZ-VOUS LES FESSES!!!!» pendant qu'un beat de mauvaise musique R&B fait vibrer nos oreilles.

C'est fou quand même ce que je suis prête à faire pour le garder, mon petit pli.

Alors oui, c'est pour ça que je n'ai pas honte de m'être fait surprendre ce matin dans le salon de Rosemont-Boy par ses deux colocs alors que je me baladais en culotte bleu poudre trop petite avec une boucle ringarde sur le devant.

Voilà.

(Ok, la vérité c'est que j'ai l'intention d'éviter le quartier et ses environs pour un très long moment.)

Macaroni

Un de mes films préférés à vie est Me and You and Everyone We Know (2005) réalisé par Miranda July. Je me souviens d'avoir été complètement ébahie en voyant ça pour la première fois. Une fois le visionnement terminé, je n'arrivais pas à me sortir les images de la tête. La scène du poisson, la pièce de monnaie, les souliers...

Le film est porté par des performances d'acteurs ultra réalistes et touchantes. On suit leur personnage avec plaisir et on se surprend à tous les aimer. July joue avec la lumière, les sons, les intonations comme personne d'autre, ce qui donne une photo délicate qui continue à nous hanter bien longtemps après la fin du film.

Me and You, c'est un film excentrique sur les obstacles de la vie moderne. 

Et c'est beau. Vraiment beau.

On peut toujours rêver...

Le sac Alexa en Watermelon, chez Mulberry

Let the seasons begin

J'écoute Beirut depuis des années déjà et je ne me suis pas encore lassée de leur chanson Elephant Gun et de leur videoclip (jusqu'à maintenant, c'est mon préféré). Zach Condon est un conteur  incroyable. J'admire la façon qu'il a de transmettre l'émotion à travers sa voix et les instruments (hello, trompette + ukulélé!). J'aimerais beaucoup les voir sur scène un jour!

Cliché hot

Il est 15h.

Je lis du Jane Austen...
en buvant du thé...
en mangeant des scones...
en portant un cardigan...
en écoutant les Beatles.

Autrement dit, je suis un cliché vivant.

Miss Villeray

Soirée au Miss Villeray avec Rosemont-Boy. 

Il était beaucoup trop beau avec son début de barbe et son t-shirt blanc. J'avais mis mon rouge à lèvres préféré et mon petit jean serré pour l'impressionner. Et je flirtais, dangereusement, à coup de sourires et de regards par en-dessous.

Tout allait bien jusqu'à ce qu'un grand type s'enfarge dans une chaise et me renverse la totalité de sa bière dessus. Trempée et impuissante, j'ai accepté ses excuses avant de me tourner vers Félix.

- Est-ce que ça te dérangerait si j'allais me changer chez nous? Dix minutes et on est de retour ici.

Il m'a regardé longtemps.

Nous avons marché en silence dans les rues enneigées, nos souffles provoquant des volutes de fumée régulières et apaisantes.

L'appart était noir. Ma coloc m'avait laissé un mot sur la table pour me prévenir de son absence. J'ai enlevé mon manteau lentement avant de lever les  yeux vers Félix.

- On est tout seuls.

Ma voix a semblé résonner dans la pièce. Il m'a souri.

On n'est jamais retournés au Miss Villeray.

Là, tout de suite, maintenant

J'ai terriblement envie d'un macaron à la fleur de coquelicot.

Hmmm...

Mademoiselle Coco

C'est récemment que je me suis rendue compte à quel point j'étais influencée par les nouveaux vernis provenant de la maison Chanel. Je ne suis pas du genre à suivre les modes aveuglément (les chaussettes hautes ont toujours été un non catégorique de mon côté), mais j'adopte avec plaisir les choses que j'aime et que je peux porter (comme la tresse l'année dernière ou les chaussures masculines).

Pour ce qui est du vernis à ongle, c'est une autre histoire.

Quand Chanel a lancé son vernis noir tellement gothique et qu'on le voyait sur toutes les mains, j'ai foncé à la pharmacie et j'ai adopté la même couleur sans réfléchir.

2007. Le rouge profond, j'y étais.

2009. Orange? Absolument!

Le taupe de 2010? Présente!

Été 2010. Turquoise et couleurs fluo? Tous les jours.

Les khakis de cet automne? Encore là.

Alors ne soyez pas surpris quand vous me verrez avec ça sur les doigts dès les premiers jours de printemps:

(Je sais, je frise le ridicule.)

Like a map with no ocean

Attention, en 2011, le dubstep revient en force.

Un nouvel artiste britannique prometteur commence à faire des ravages sur le net: James Blake. Sa musique a quelque chose d'extrêmement envoûtant. Dès la première écoute, je me suis sentie happée par son univers mystérieux. Et sa voix...!

Voyez par vous-même avec cette impressionnante reprise de The Limit To Your Love de Feist.

James Blake, album en vente dès le 8 février. En attendant, ce soir, c'est Igloofest!

Ma vitre est un jardin de givre

La neige qui tombe est tellement belle qu'on dirait presque qu'elle est fausse.

Le maître du street styling

Dans le monde de la mode, Scott Schuman du blog The Sartorialist est considéré comme un pionnier dans la photo de rue. Je suis son travail depuis un moment déjà, mais je dois avouer que je l'ai un peu laissé tomber lorsqu'il a grandit en popularité. Sur la blogosphère, je voyais partout des imitations de son style et j'imagine que je m'en suis lassé.

Cette semaine, je suis tombée sur un court documentaire par Intel et en le regardant, c'est comme si j'avais retrouvé mon intérêt et que j'avais trouvé un nouveau respect pour ce qu'il fait.

(Ça n'a pas de rapport, mais j'adore la scène chez le barbier. C'est une profession que j'admire depuis toujours et ça me rappelle les fois où j'accompagnais mon père et que je regardais, fascinée, le vieux monsieur manipuler ses instruments avec nonchalance et une grâce qu'on ne voit plus souvent.)

Girl crush: Carey Mulligan

Ce n'est un secret pour personne. Depuis An Education, Carey Mulligan est l'une des jeunes actrices britanniques que je préfère. Avec sa coupe garçonne (j'aimerais avoir le courage de couper mes cheveux de cette façon!), elle est toujours d'une élégance et d'un bon goût impeccable sur les tapis rouges. En plus, les projets dans lesquels elle s'investit finissent immanquablement par me séduire. 

Ça frôle la perfection par ici:

On lui souhaite une belle et longue carrière!

Hier

Hier, ses yeux étaient doux, ses cheveux sentaient bon et sa fossette est restée avec nous  toute la soirée.

Hier, ses lèvres étaient sucrées et invitantes. J'en ai redemandé.

Hier, j'ai tracé des chemins dans sa paume en suivant les lignes. Je lui ai inventé une vie pleine d'action et de surprises, avec un peu de regrets. Il m'a regardé faire sans broncher, puis il m'a dit:

- T'es belle.

Hier, nous étions beaux et surtout biens.

Hier, c'était bon.

Le début des haricots

- Alors, qu'est-ce qui se passe avec ton hottie de Rosemont?

Laura et moi nous étions donné rendez-vous dans le ghetto McGill pour partager une lasagne végétarienne chez Lola Rosa Café.

- Hum, rien.

- Comment ça rien? Vous avez passé une partie du 31 pis du 1er à vous frencher sous le gui. On frenche pas quelqu'un comme une dévergondée s'il se passe rien.

J'ai soupiré.

- Il est genre... parfait.

- ...ok?

- Il est beau, il aime ce qu'il fait, il est gentil, poli, drôle, il sait faire du surf et il s'habille plutôt bien.

- Ok??

- Ben c'est ça. Il est trop parfait.

Laura m'a décoché un regard par en dessous.

- Tu me niaise, j'espère? T'es prête à laisser tomber ce gars-là parce que tu le trouve trop parfait?!

- C'est pas ça, c'est juste que je vois pas ce qu'il me trouve.

- Ah come on, Maddie. Laisse faire la carte de la fille complexée pis réveille. Le pauvre gars te court après pis toi tu fais rien. Si tu te décide pas à t'engager, quelqu'un va le faire avant toi. Seize the fucking day.

Elle a laissé planer sa phrase, le temps de vider son verre.

- Bon. Maintenant, tu l'appelles.

Et donc voilà, j'ai rendez-vous avec Rosemont-Boy ce soir et je sais pas quoi mettre.

Shoulder to Shoulder

Parce qu'ils méritent mieux qu'une simple mention dans ce blog, je vous présente un de mes groupes préférés: Little Joy.

Little Joy c'est une rencontre entre le batteur de The Strokes (Fabrizio Moretti) et Rodrigo Amarante, le chanteur de Los Hermanos. Cette rencontre s'est finalement avérée être assez inspirante pour écrire des textes et de la musique dans un genre plus léger. Avec la collaboration de Binki Shapiro, ils ont réussit à pondre des petits chefs-d'oeuvres en alternant entre de la guitare, de la basse, du ukulélé (on aime ça!) et même de l'orgue. L'été dernier, j'ai passé la majeure partie de mon temps à Valencia à écouter leur album et j'ai forcé tout le monde que je connais à faire la même chose. À ce que je sache, personne n'a été déçu!

Oh! Alessandro...

Je suis en train de relire Soie d'Alessandro Baricco. C'est vraiment un texte magnifique. J'aimerais savoir parler italien pour lire la version originale.

- Qu'est-ce que c'est?

- C'est une volière.

- Une volière?

- Oui.

- Et pour servir à quoi?

Hervé Joncourt gardait les yeux fixés sur ces dessins.

- Tu la remplis d'oiseaux, le plus que tu peux, et le jour où il t'arrive quelque chose d'heureux, tu ouvres la porte en grand et tu les regardes s'envoler.

Vodka lime et talons hauts

2011 a commencé en grand.

La fête dans le Vieux-Port était absolument insane. Il y avait un excellent DJ et un bar open commandité par Grey Goose. Pour l'occasion, je m'étais habillée style «Down Under», ce qui s'est avéré être moyennement intelligent. J'ai passé la soirée à m'inquiéter de ce qui pouvait me tomber dessus et gâcher ma robe à jamais. Pas reposant.

Cela dit, je me suis beaucoup amusée. Entre deux (six) cocktails bien serrés, j'ai dansé jusqu'aux petites heures du matin et même eu droit à de l'excellent french kiss de la part d'un beau garçon.

Le lendemain, je me suis réveillée avec un mal de tête à tout casser et une mine affreuse. Mais ça ne m'a pas empêché de passer ma nuit dans un bar du Mile End avec Laura.

Les vacances sont un peu terminées: je retourne servir des cafés cet après-midi, avec le sourire et une gueule de bois.